L'Odyssée des Seigneurs Dragons [Lunedor]
Page 2 sur 2
Page 2 sur 2 • 1, 2
L'Odyssée des Seigneurs Dragons [Lunedor]
Rappel du premier message :
Mon seigneur, mon divin père,
Je nageais dans la rivière, dansais dans la forêt, courais dans le pré, l'esprit léger mais le cœur lourd des présages des Moires, un poids qui repose sur moi depuis ma naissance tragique. Et c'est alors que je le vis: il n'était guère sorti de l'adolescence, et semblait faire preuve de tout son courage pour avancer dans ce bois si paisible. Mon appel le fit tressaillir et il s'appuya à un arbre, comme s'il craignait que je le pousse ou qu'il avait besoin de se sentir adossé. Avec une fébrilité empressée, il plongea la main dans le sac qu'il portait au côté et en sortit une pochette de cuir, qu'il me tendit en dérobant ses yeux. Je pris l'objet, et lui glissai dans les mains le sac dans lequel j'avais placé le fruit de ma cueillette. Son regard changea de la peur à la gratitude, et il repartit plus vite qu'il n'était arrivé.
Je considérai la pochette. Un objet fin, et néanmoins robuste, cacheté de cire pour en protéger le contenu, mais je sentais en lui le poids du destin. Avec appréhension, je retirai la cire et découvris la lettre en papyrus fin. Son contenu était simple : la poétesse Kyrah me conviait à la retrouver au Mas Suret, dans l'auberge d'Aetalla, car s'y trouvait un problème que je devais contribuer à régler.
Je savais déjà ne pas pouvoir échapper à cette convocation, au risque d'aggraver le destin que les Moires me réservaient. J'espérais seulement obtenir un sort digne et peut-être rester dans les mémoires. Je me mis alors en route, marchant le long des chemins, empruntant des rivières inconnues pour me reposer, sans parvenir à rencontrer leurs hôtes.
J'arrivai finalement au village du Mas Suret, et la fière enseigne de l'auberge se trouvait devant moi. Entendant prononcer le nom de Kyrah, j'entrai à la suite de la silhouette qui venait de s'engouffrer dans l'auberge.
L'aubergiste Aetalla, une forte naine au verbe haut, était en train d'expliquer à une satyre et une sirène que Kyrah allait revenir d'un instant à l'autre et les enjoignit de s'installer et d'attendre son retour. Comme je venais sans doute pour les mêmes raisons, je rejoignis ces deux personnes et me présentai.
La satyre se nommait Thémis, et la lettre qu'elle avait reçue ressemblait en tous points à la mienne. Céléa, la sirène, confirma, et nous commençâmes à deviser ensemble, non sans appréhension sur la portée de notre rencontre.
Un peu plus tard, nous fûmes rejointes par une jeune humaine, porteuse d'armes et d'armure lourde, qui se nommait Justina, et se disait novice des Chevaliers des cinq dieux.
Il ne tarda guère que la poétesse se montrât. Une jeune humaine à la peau sombre, richement vêtue de vêtements colorés, et à la voix mélodieuse et douce. Elle nous exposa le problème local, s'attendant à ce que nous le résolvions, avant de nous mener à l'Oracle. Comme une épreuve. Je manquai défaillir à l'énoncé de sa proposition, connaissant les deux alternatives : tout perdre face à ce sanglier dévastateur qu'elle nous décrivait et dont elle narrait les méfaits épouvantables, ou bien rencontrer l'Oracle et comme l'annonçait mon destin, y succomber.
Mais le choix ne m'appartenait déjà plus : des gens avaient souffert de cette engeance, et en cas d'échec, ou pire, de non-tentative de notre part, d'autres allaient connaître le même sort funeste. Leur destinée n'était pas écrite, et je pouvais au moins tenter de les préserver.
Justina au port altier n'était heureusement pas au nombre de gens prêts à défaillir devant la perspective d'un combat, fût-ce face à une créature aux proportions légendaires. Elle emporta l'adhésion de nos autres compagnes et après le reste de la journée passé à soigner les villageois, je rejoignis mes compagnes pour la nuit.
Nous partîmes au matin, suivies par la poétesse et escortées de deux chasseurs du village, qui avaient survécu à la dernière chasse, et dont le cœur n'avait pas failli à l'idée de repartir venger leurs amis perdus. Ils savaient où la bête pouvait se terrer, et nous les avons suivis. La piste était ténue au début, puis de plus en plus évidente, et Justina ressentit en son être les miasmes de la corruption du monstre. Là, dans une grotte aux relents pestilentiels, quelque-chose bougeait. Je lançai un sort d'assistance, et Justina se plaça à la sortie, déterminée à intercepter le monstre et l'affronter directement.
Le fléau de tant de combattants jaillit soudain de son antre, un sanglier haut comme un grand cheval, aux yeux rouges de braise, de multiples flèches piquées en vain dans son pelage. Il chargea la guerrière qui s'interposait. Plusieurs fois, il frappa, contré par Justina au bouclier brillant, alors que nous tirions sur lui flèches et sorts. Tant et si bien, qu'à un moment où il sembla faiblir, nous nous préparions à lui porter le coup de grâce lorsqu'un coup particulièrement vicieux saisit Justina derrière son bouclier et l'envoya rouler à proximité. Mais c'était sans compter sur Céléa qui réagit instantanément avec un éclair blanc qui enveloppa Justina d'une aura lumineuse, et elle se releva, roulant sous les sabots du monstre pour lui porter un coup fatal. Celui-ci resta un moment immobile, comme s'il hésitait entre la vie et la mort, avant que Thémis au regard d'aigle, d'un dernier trait acéré, ne le couche définitivement, suspendant son existence impie.
Je terminai de soigner la vaillante combattante, avant de regarder dans la grotte. Plusieurs cadavres étaient éparpillés, à moitié dévorés. Et dans le fond de la grotte, quelque-chose brillait. Une lance d'argent. Sans le moindre doute, je la pris en mains et annonçai à Justina que j'avais trouvé la lance qui lui était réservée par le destin.
Il était temps de rentrer au village, pour répandre les nouvelles heureuses de la fin du fléau et la tristesse de la découverte de ces cadavres, alors que Justina avait purifié le corps du sanglier pour qu'il pût être servi aux dieux.
Il me reste au moins une nuit de fête et de libations avant de rencontrer l'Oracle et mon destin. Demain nous partirons.
Mon seigneur, mon divin père,
Je nageais dans la rivière, dansais dans la forêt, courais dans le pré, l'esprit léger mais le cœur lourd des présages des Moires, un poids qui repose sur moi depuis ma naissance tragique. Et c'est alors que je le vis: il n'était guère sorti de l'adolescence, et semblait faire preuve de tout son courage pour avancer dans ce bois si paisible. Mon appel le fit tressaillir et il s'appuya à un arbre, comme s'il craignait que je le pousse ou qu'il avait besoin de se sentir adossé. Avec une fébrilité empressée, il plongea la main dans le sac qu'il portait au côté et en sortit une pochette de cuir, qu'il me tendit en dérobant ses yeux. Je pris l'objet, et lui glissai dans les mains le sac dans lequel j'avais placé le fruit de ma cueillette. Son regard changea de la peur à la gratitude, et il repartit plus vite qu'il n'était arrivé.
Je considérai la pochette. Un objet fin, et néanmoins robuste, cacheté de cire pour en protéger le contenu, mais je sentais en lui le poids du destin. Avec appréhension, je retirai la cire et découvris la lettre en papyrus fin. Son contenu était simple : la poétesse Kyrah me conviait à la retrouver au Mas Suret, dans l'auberge d'Aetalla, car s'y trouvait un problème que je devais contribuer à régler.
Je savais déjà ne pas pouvoir échapper à cette convocation, au risque d'aggraver le destin que les Moires me réservaient. J'espérais seulement obtenir un sort digne et peut-être rester dans les mémoires. Je me mis alors en route, marchant le long des chemins, empruntant des rivières inconnues pour me reposer, sans parvenir à rencontrer leurs hôtes.
J'arrivai finalement au village du Mas Suret, et la fière enseigne de l'auberge se trouvait devant moi. Entendant prononcer le nom de Kyrah, j'entrai à la suite de la silhouette qui venait de s'engouffrer dans l'auberge.
L'aubergiste Aetalla, une forte naine au verbe haut, était en train d'expliquer à une satyre et une sirène que Kyrah allait revenir d'un instant à l'autre et les enjoignit de s'installer et d'attendre son retour. Comme je venais sans doute pour les mêmes raisons, je rejoignis ces deux personnes et me présentai.
La satyre se nommait Thémis, et la lettre qu'elle avait reçue ressemblait en tous points à la mienne. Céléa, la sirène, confirma, et nous commençâmes à deviser ensemble, non sans appréhension sur la portée de notre rencontre.
Un peu plus tard, nous fûmes rejointes par une jeune humaine, porteuse d'armes et d'armure lourde, qui se nommait Justina, et se disait novice des Chevaliers des cinq dieux.
Il ne tarda guère que la poétesse se montrât. Une jeune humaine à la peau sombre, richement vêtue de vêtements colorés, et à la voix mélodieuse et douce. Elle nous exposa le problème local, s'attendant à ce que nous le résolvions, avant de nous mener à l'Oracle. Comme une épreuve. Je manquai défaillir à l'énoncé de sa proposition, connaissant les deux alternatives : tout perdre face à ce sanglier dévastateur qu'elle nous décrivait et dont elle narrait les méfaits épouvantables, ou bien rencontrer l'Oracle et comme l'annonçait mon destin, y succomber.
Mais le choix ne m'appartenait déjà plus : des gens avaient souffert de cette engeance, et en cas d'échec, ou pire, de non-tentative de notre part, d'autres allaient connaître le même sort funeste. Leur destinée n'était pas écrite, et je pouvais au moins tenter de les préserver.
Justina au port altier n'était heureusement pas au nombre de gens prêts à défaillir devant la perspective d'un combat, fût-ce face à une créature aux proportions légendaires. Elle emporta l'adhésion de nos autres compagnes et après le reste de la journée passé à soigner les villageois, je rejoignis mes compagnes pour la nuit.
Nous partîmes au matin, suivies par la poétesse et escortées de deux chasseurs du village, qui avaient survécu à la dernière chasse, et dont le cœur n'avait pas failli à l'idée de repartir venger leurs amis perdus. Ils savaient où la bête pouvait se terrer, et nous les avons suivis. La piste était ténue au début, puis de plus en plus évidente, et Justina ressentit en son être les miasmes de la corruption du monstre. Là, dans une grotte aux relents pestilentiels, quelque-chose bougeait. Je lançai un sort d'assistance, et Justina se plaça à la sortie, déterminée à intercepter le monstre et l'affronter directement.
Le fléau de tant de combattants jaillit soudain de son antre, un sanglier haut comme un grand cheval, aux yeux rouges de braise, de multiples flèches piquées en vain dans son pelage. Il chargea la guerrière qui s'interposait. Plusieurs fois, il frappa, contré par Justina au bouclier brillant, alors que nous tirions sur lui flèches et sorts. Tant et si bien, qu'à un moment où il sembla faiblir, nous nous préparions à lui porter le coup de grâce lorsqu'un coup particulièrement vicieux saisit Justina derrière son bouclier et l'envoya rouler à proximité. Mais c'était sans compter sur Céléa qui réagit instantanément avec un éclair blanc qui enveloppa Justina d'une aura lumineuse, et elle se releva, roulant sous les sabots du monstre pour lui porter un coup fatal. Celui-ci resta un moment immobile, comme s'il hésitait entre la vie et la mort, avant que Thémis au regard d'aigle, d'un dernier trait acéré, ne le couche définitivement, suspendant son existence impie.
Je terminai de soigner la vaillante combattante, avant de regarder dans la grotte. Plusieurs cadavres étaient éparpillés, à moitié dévorés. Et dans le fond de la grotte, quelque-chose brillait. Une lance d'argent. Sans le moindre doute, je la pris en mains et annonçai à Justina que j'avais trouvé la lance qui lui était réservée par le destin.
Il était temps de rentrer au village, pour répandre les nouvelles heureuses de la fin du fléau et la tristesse de la découverte de ces cadavres, alors que Justina avait purifié le corps du sanglier pour qu'il pût être servi aux dieux.
Il me reste au moins une nuit de fête et de libations avant de rencontrer l'Oracle et mon destin. Demain nous partirons.
Dernière édition par LePat le Ven 19 Mai 2023 - 13:24, édité 2 fois
LePat- Orque
- Messages : 53
Date d'inscription : 04/01/2018
Sam7 aime ce message
Re: L'Odyssée des Seigneurs Dragons [Lunedor]
Prière d'une nymphe : Pourparlers
Mon seigneur, mon divin Père,
Colère, ressentiment, et mépris constituent le pire mélange de sentiments et ne génèrent ensemble que violence et tristesse. L’histoire même de la violence et par là celle des pires événements de notre passé retrouvent ces éléments qui se sont développés jusqu’à leur issue inéluctable de crimes et de douleurs.
Versi, la divine Oracle, est claire dans sa prophétie : il ne nous reste que peu de temps pour nous préparer à la tempête. Un élément important doit être résolu rapidement : l’île au dragon, et nous devons donc nouer un dialogue avec Hexia.
Une fois sur l’île, nous attirons l’attention de ses envoyés et espions, les multiples animaux qu’elle contrôle et qui lui rapportent ce qu’ils voient. Il ne faut pas longtemps pour qu’elle nous apparaisse dans sa forme humanoïde, ce qui est une bonne nouvelle qu’elle vient au moins pour discuter et pas directement pour combattre.
Nous la prévenons pour le dragon de bronze dont nous avons conservé le corps. Elle le regarde, et constate la corruption qui avait altéré le jeune dragon. Sur ce, elle nous convie à la retrouver dans son palais, au centre de l’île.
L’antre d’Hexia est situé au sommet de la montagne, près d’un lac magnifique où je passerais volontiers un temps certain. Nous y rencontrons également un certain nombre d’elfes, qui servent Hexia avec déférence. Serviteurs ? Esclaves ? Dévots ? Peut-être un peu de tout cela à la fois, Hexia et Pythor ne sont-ils pas de la même nature ? Mais les manières d’Hexia sont bien moins douces.
Depuis son trône, Hexia nous ordonne, et c’est ainsi qu’il faut le comprendre, de rallier derrière elle les tribus elfes de l’île, qui lui feront allégeance en échange d’une promesse de paix, et de la faire couronner par Pythor en personne, pour obtenir son aide en tant que souveraine. Nous partons alors rencontrer les tribus d’elfes.
La première tribu que nous trouvons écoute notre requête, et l’accepte à la condition d’une épreuve : la voix de notre requête doit atteindre le totem de leur esprit avant celle du refus, et cela est présenté sous la forme d’une course. Notre meilleure chance est évidemment la leste Thémys, que ses sabots rapides portent jusqu’au totem devant tous ses poursuivants. Notre requête est donc acceptée.
La seconde tribu nous impose une épreuve plus étrange, et dangereuse : Samantha se retrouve à tenir un fil d’araignée imprégné d’un venin douloureux, et son adversaire doit faire de même. Notre valeureuse amie parvient à garder le fil en main plus longtemps que le contestataire, et celui-ci doit concéder sa défaite et quitter la tribu. Nous le dirigeons vers la tribu de Samantha pour qu’il ne reste pas un paria.
La dernière tribu est plus difficile à localiser : ses membres sont des experts en camouflage, et nous ne les voyons que lorsque nous sommes au milieu d’eux. Leur chef est un homme vindicatif, qui a sans doute déploré de nombreuses pertes à cause d’Hexia. Il impose comme conditions à son allégeance que Hexia reconnaisse ses crimes et libère tout prisonnier qu’elle détiendrait encore.
C’est ainsi que se tient la réunion, dans le palais d’Hexia. Si les deux premières tribus ne posent aucun problème, je manque sans doute d’attention quant à l’attitude d’Hexia, que le chef juge à raison provocante. Avant que nous puissions réagir, l’homme avait attaqué Hexia, dont la transformation instantanée en dragon et la punition instantanée sidère toute l’assistance. Les autres chefs s’inclinent devant le dragon, mais la graine de rébellion naît en même temps que l’allégeance.
Notre objectif initial est réussi, nous avons une paix, mais nous savons qu’elle est fragile. Hexia triomphe, pour le moment, et vient avec nous sur l’Ultros en direction d’Estoria. Une tempête nous attend : la rencontre entre Pythor et son ancienne amante.
LePat- Orque
- Messages : 53
Date d'inscription : 04/01/2018
Page 2 sur 2 • 1, 2
Sujets similaires
» Continuité campagne l'Odyssée des Seigneurs Dragons [DD5]
» Rêve de dragons 2023 ( mj tournant )
» Financement de Donjons & Dragons 5e édition "allégée"
» Pirates dans l'espace - Donjons & Dragons
» Rêve de dragons 2023 ( mj tournant )
» Financement de Donjons & Dragons 5e édition "allégée"
» Pirates dans l'espace - Donjons & Dragons
Page 2 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|