Au-delà du Carnaval de Sorcelume [MJ Philippe]
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Au-delà du Carnaval de Sorcelume [MJ Philippe]
Les acteurs:
Philippe: le DM
Damien: Monsieur Annatar
Wooky: Monsieur Hargrim
Simon: Monsieur Martin
Yann: Gaston Quincampoix
Philippe: le DM
Damien: Monsieur Annatar
Wooky: Monsieur Hargrim
Simon: Monsieur Martin
Yann: Gaston Quincampoix
Yann (Lasker)- Gobelin(e)
- Messages : 33
Date d'inscription : 26/03/2023
Localisation : Acigné
Re: Au-delà du Carnaval de Sorcelume [MJ Philippe]
Alors çà ! Je veux bien boire de l'eau pendant 3 jours !
Tandis que je me restaurais paisiblement à la taverne du « Sanglier qui Rit », il m’est arrivé, à moi, Gaston Quincampoix, un évènement des plus inattendus et, disons-le même, étrange. Pour ceux qui ne me connaissent point, je suis un cartographe. Je parcours le monde pour en dresser les cartes et relevés topographiques dont je me flatte de penser qu’ils sont les plus fidèles possibles à la réalité. A votre service ! Cette mission m’a été confiée récemment, il y a une petite soixantaine d’années, par les aînés de mon clan. Comment ? Lorsqu’il parut évident à chacun que tout nain des collines que je fusse, mon physique ingrat me rendait inapte aux batailles glorieuses qui engendrent nos héros, tout comme aux tâches minutieuses des forgerons et des mineurs qui ont de tous temps fait la grandeur de mon peuple. Mais je m’égare…
Alors que je dégustais une excellente pinte de cervoise avant un après-midi de marche et de labeur, je reçus sur ma table un courrier délivré par un petit dragon, qui, cela va sans dire, avait tout l’air d’origine magique. Le message m’enjoignait de me rendre prestement chez un dénommé Madryck Roslof. J’en restais coi; qui était ce Monsieur Roslof, et comment avait-il eu vent de ma présence fortuite en ces lieux ? Et quelle façon d’entrer en contact avec un inconnu ! Plus étonnant encore peut-être, le dragon délivra des lettres semblables à trois autres personnes dans la taverne : un nain à l’air intimidant, un elfe chétif, et un humain.
En moins de temps que cela ne me prit de vider ma pinte, ledit nain s’invita à ma table, en m’offrant fort généreusement un second rafraîchissement que j‘acceptais de bon cœur. Si j’appréhende leur jugement, je n’en apprécie pas moins la compagnie de mes pairs nains. Celui assis en face de moi me dit s’appeler Hargrim, et m’informa qu’il avait appris du tavernier que ce Mr Roslof était bien connu ici. Il avait ses quartiers non loin d’ici, dans un lieu-dit du nom de la « Ferme aux Citrouilles ». Mr Hargrim, avec son corps couvert de tatouages, sa longue barbe rousse posée sur une tête autrement dénudée, et ses muscles saillants, présentait tous les attributs des combattants féroces qui instillent la peur et font craindre les nains des montagnes partout dans notre monde.
L’elfe, répondant au nom d’Annatar, et l’humain, un monsieur Martin, nous rejoignirent à ma table. Les brèves présentations effectuées, la discussion s’engagea rapidement. Mr Martin ressemblait à tous les humains ; d’un air bien jeune, il n’en quitterait pas moins ce monde dans quelques décennies, comme ceux de son espèce. Mr Annatar était lui extrêmement svelte, même pour un sylvain de son espèce. Il avait une chevelure longue et argentée, qui faisait qu’on pouvait le distinguer aisément dans un groupe d’elfes et d’humains.
Après un ou deux autres verres fort bienvenus, nous décidâmes d’un commun accord de nous rendre chez ce Mr Roslof, avec, pour motivation principale, la curiosité et l’espoir d’un repas chaud et gratuit. Comme il se dit, les petites rivières font les grands fleuves, et tout aventurier dans notre situation comprendra notre décision.
Après une petite promenade appréciable, nous arrivâmes à la Ferme aux Citrouilles. Indubitablement, l’endroit portait bien son nom ! Le jardin du maître des lieux offrait en abondance les plus beaux exemples de ces cucurbitacées qu’au fil de mes longues pérégrinations, il m’avait été donné de voir! C’était, comme dirait ma mère, un excellent présage; une personne qui maintient son domicile propre et accueillant ne peut pas être mauvaise. Ah, chère mère, si tu savais ce que notre domicile me manque…
Mr Roslof nous accueillit amicalement. Il nous invita à nous assoir à sa table pour savourer un velouté de potirons de sa confection. Ce velouté était tout simplement succulent, et même les manières quelque peu inappropriées de Mr Hargrim ne gâchèrent point ce moment de convivialité.
Mr Roslof était lui un humain octogénaire. De toute évidence, il devait être doué de quelque talent de mage. Pendant le repas, copieusement arrosé de bière qu’en ma qualité de brasseur amateur je trouvais fort acceptable, il nous expliqua les raisons de ses invitations énigmatiques.
Comment, je ne peux point l’affirmer. Mais Mr Roslof avait vu en nous un groupe potentiel d’aventuriers aptes à retrouver son mentor, et son amie, une archifée dénommé Zybylna. Alors qu’ils étaient normalement en contact régulier, Mr Roslof n’avait reçu aucune nouvelle de son amie depuis près d’un an, et l’inquiétude le gagnait. S’il avait un passé d’aventurier accompli, Mr Roslof était désormais trop âgé pour se lancer dans une nouvelle quête.
Pour retrouver Mme Zybilna, qu’il nous décrivit comme une femme sculpturale à la magnifique crinière blanche lorsqu’elle choisissait de paraître sous sa forme humaine, et lui ramener une preuve qu’elle était saine et sauve, Mr Roslof nous informa qu’il nous fallait nous rendre au « Palais du Désir Ardent », la demeure de la fée, à Preesmer… sur un autre plan, différent du nôtre ! Rien moins que cela, amis lecteurs ! À cette annonce, je compris bien les appréhensions de Mr Roslof. Son âge ne lui permettrait certainement plus des vacations de cet acabit.
Pour accéder à Pressmer, le mage nous indiqua qu’il fallait d’abord rejoindre le « Carnaval de Sorcelume ». Propriétés des bien-nommés Mr Sorcière et Mr Lumière depuis plus d’un centenaire, cet énorme parc d’attractions itinérant, qui regroupait selon Mr Roslof au moins une centaine d’artisans, bateleurs et autres artistes, passait par ici tous les huit ans. Il était actuellement localisé à Champignons, un village à trois jours de marche. IL y resterait encore environ une quinzaine de jours, avant de quitter les lieux vers une destination inconnue. Alors, pourquoi s’enquérir du Carnaval de Sorcelume, vous demanderez-vous sûrement ? Tout simplement, comme Mr Roslof nous le précisa, parce qu’il comportait un portail d’accès au plan de Preesmer et, de là, à Mme Zybilna. Tout était donc aussi limpide qu’un diamant des mines de Boulba-Gûr.
L’idée de cette aventure semblait plaire à notre assemblée, qui décida d’accepter la mission. Si je comprenais le souhait de Mr Hargrim, dont la patience ne devait pas être la caractéristique première, de partir au plus vite sur les sentiers de la gloire, l’impatience de Mr Annatar me paraissait, elle, fort atypique.
J’insistais pour négocier avec Mr Roslof de généreux émoluments pour notre mission. Si les 100 pièces d’or qu’il offrait initialement semblaient satisfaire Mr Hargrim, je les trouvais moi inappropriées. De fait, de courtes négociations me garantirent un salaire de 200 pièces d’or, ainsi qu’un accès illimité à la bibliothèque, et notamment les cartes et atlas géographiques, de Mr Roslof, et, enfin, sa promesse de m’aider à publier toutes les cartes que je pourrais établir de ce monde nouveau que nous nous apprêtions à découvrir. C’était là bien plus acceptable, et j’étais satisfait de ces conditions qui me permettraient sans aucun doute d’asseoir ma réputation de cartographe. Mr Martin et Mr Annatar, eux, étaient surtout enclins à accéder aux grimoires de Mr Roslof, je suppose pour satisfaire leur appétit de connaissance en magie.
Une fois l’accord scellé avec Mr Roslof, qui nous promit en outre de ne pas amorcer le voyage vers ses aïeux avant notre retour, notre communauté, forgée sur la perspective d’aventures, de découvertes et de gloire, se mit en route. Et c’est en vérité au pas de charge que je dus rattraper mes nouveaux compagnons ! Pour une raison qui m’échappe encore alors que j’écris ces lignes, ils avaient débuté leur périple sans daigner s’enquérir de plus amples renseignements. C’était faire fi des sages recommandations de ma douce mère, qui se plait à répéter que personne ne peut mourir d’un excès d’informations plus que d’un excès de bière ! Je ne peux que supposer que notre départ rapide, sans une dernière rasade d’ale et assiette de ce velouté exquis, était dû à Mr Annatar. De toute évidence, il n’était guère doté de l’une des rares qualités des sylvains : la patience. Ceci dit, il avait l’air d’un farceur accompli, et serait probablement un compagnon de route appréciable. J’espère que mes lecteurs nains me permettront cette incartade à propos d’un elfe.
Preesmer, monde inconnu, nous voilà ! A moi la promesse de grandes et belles cartes enluminées, qui scelleront à jamais ma valeur aux yeux des miens !
Tandis que je me restaurais paisiblement à la taverne du « Sanglier qui Rit », il m’est arrivé, à moi, Gaston Quincampoix, un évènement des plus inattendus et, disons-le même, étrange. Pour ceux qui ne me connaissent point, je suis un cartographe. Je parcours le monde pour en dresser les cartes et relevés topographiques dont je me flatte de penser qu’ils sont les plus fidèles possibles à la réalité. A votre service ! Cette mission m’a été confiée récemment, il y a une petite soixantaine d’années, par les aînés de mon clan. Comment ? Lorsqu’il parut évident à chacun que tout nain des collines que je fusse, mon physique ingrat me rendait inapte aux batailles glorieuses qui engendrent nos héros, tout comme aux tâches minutieuses des forgerons et des mineurs qui ont de tous temps fait la grandeur de mon peuple. Mais je m’égare…
Alors que je dégustais une excellente pinte de cervoise avant un après-midi de marche et de labeur, je reçus sur ma table un courrier délivré par un petit dragon, qui, cela va sans dire, avait tout l’air d’origine magique. Le message m’enjoignait de me rendre prestement chez un dénommé Madryck Roslof. J’en restais coi; qui était ce Monsieur Roslof, et comment avait-il eu vent de ma présence fortuite en ces lieux ? Et quelle façon d’entrer en contact avec un inconnu ! Plus étonnant encore peut-être, le dragon délivra des lettres semblables à trois autres personnes dans la taverne : un nain à l’air intimidant, un elfe chétif, et un humain.
En moins de temps que cela ne me prit de vider ma pinte, ledit nain s’invita à ma table, en m’offrant fort généreusement un second rafraîchissement que j‘acceptais de bon cœur. Si j’appréhende leur jugement, je n’en apprécie pas moins la compagnie de mes pairs nains. Celui assis en face de moi me dit s’appeler Hargrim, et m’informa qu’il avait appris du tavernier que ce Mr Roslof était bien connu ici. Il avait ses quartiers non loin d’ici, dans un lieu-dit du nom de la « Ferme aux Citrouilles ». Mr Hargrim, avec son corps couvert de tatouages, sa longue barbe rousse posée sur une tête autrement dénudée, et ses muscles saillants, présentait tous les attributs des combattants féroces qui instillent la peur et font craindre les nains des montagnes partout dans notre monde.
L’elfe, répondant au nom d’Annatar, et l’humain, un monsieur Martin, nous rejoignirent à ma table. Les brèves présentations effectuées, la discussion s’engagea rapidement. Mr Martin ressemblait à tous les humains ; d’un air bien jeune, il n’en quitterait pas moins ce monde dans quelques décennies, comme ceux de son espèce. Mr Annatar était lui extrêmement svelte, même pour un sylvain de son espèce. Il avait une chevelure longue et argentée, qui faisait qu’on pouvait le distinguer aisément dans un groupe d’elfes et d’humains.
Après un ou deux autres verres fort bienvenus, nous décidâmes d’un commun accord de nous rendre chez ce Mr Roslof, avec, pour motivation principale, la curiosité et l’espoir d’un repas chaud et gratuit. Comme il se dit, les petites rivières font les grands fleuves, et tout aventurier dans notre situation comprendra notre décision.
Après une petite promenade appréciable, nous arrivâmes à la Ferme aux Citrouilles. Indubitablement, l’endroit portait bien son nom ! Le jardin du maître des lieux offrait en abondance les plus beaux exemples de ces cucurbitacées qu’au fil de mes longues pérégrinations, il m’avait été donné de voir! C’était, comme dirait ma mère, un excellent présage; une personne qui maintient son domicile propre et accueillant ne peut pas être mauvaise. Ah, chère mère, si tu savais ce que notre domicile me manque…
Mr Roslof nous accueillit amicalement. Il nous invita à nous assoir à sa table pour savourer un velouté de potirons de sa confection. Ce velouté était tout simplement succulent, et même les manières quelque peu inappropriées de Mr Hargrim ne gâchèrent point ce moment de convivialité.
Mr Roslof était lui un humain octogénaire. De toute évidence, il devait être doué de quelque talent de mage. Pendant le repas, copieusement arrosé de bière qu’en ma qualité de brasseur amateur je trouvais fort acceptable, il nous expliqua les raisons de ses invitations énigmatiques.
Comment, je ne peux point l’affirmer. Mais Mr Roslof avait vu en nous un groupe potentiel d’aventuriers aptes à retrouver son mentor, et son amie, une archifée dénommé Zybylna. Alors qu’ils étaient normalement en contact régulier, Mr Roslof n’avait reçu aucune nouvelle de son amie depuis près d’un an, et l’inquiétude le gagnait. S’il avait un passé d’aventurier accompli, Mr Roslof était désormais trop âgé pour se lancer dans une nouvelle quête.
Pour retrouver Mme Zybilna, qu’il nous décrivit comme une femme sculpturale à la magnifique crinière blanche lorsqu’elle choisissait de paraître sous sa forme humaine, et lui ramener une preuve qu’elle était saine et sauve, Mr Roslof nous informa qu’il nous fallait nous rendre au « Palais du Désir Ardent », la demeure de la fée, à Preesmer… sur un autre plan, différent du nôtre ! Rien moins que cela, amis lecteurs ! À cette annonce, je compris bien les appréhensions de Mr Roslof. Son âge ne lui permettrait certainement plus des vacations de cet acabit.
Pour accéder à Pressmer, le mage nous indiqua qu’il fallait d’abord rejoindre le « Carnaval de Sorcelume ». Propriétés des bien-nommés Mr Sorcière et Mr Lumière depuis plus d’un centenaire, cet énorme parc d’attractions itinérant, qui regroupait selon Mr Roslof au moins une centaine d’artisans, bateleurs et autres artistes, passait par ici tous les huit ans. Il était actuellement localisé à Champignons, un village à trois jours de marche. IL y resterait encore environ une quinzaine de jours, avant de quitter les lieux vers une destination inconnue. Alors, pourquoi s’enquérir du Carnaval de Sorcelume, vous demanderez-vous sûrement ? Tout simplement, comme Mr Roslof nous le précisa, parce qu’il comportait un portail d’accès au plan de Preesmer et, de là, à Mme Zybilna. Tout était donc aussi limpide qu’un diamant des mines de Boulba-Gûr.
L’idée de cette aventure semblait plaire à notre assemblée, qui décida d’accepter la mission. Si je comprenais le souhait de Mr Hargrim, dont la patience ne devait pas être la caractéristique première, de partir au plus vite sur les sentiers de la gloire, l’impatience de Mr Annatar me paraissait, elle, fort atypique.
J’insistais pour négocier avec Mr Roslof de généreux émoluments pour notre mission. Si les 100 pièces d’or qu’il offrait initialement semblaient satisfaire Mr Hargrim, je les trouvais moi inappropriées. De fait, de courtes négociations me garantirent un salaire de 200 pièces d’or, ainsi qu’un accès illimité à la bibliothèque, et notamment les cartes et atlas géographiques, de Mr Roslof, et, enfin, sa promesse de m’aider à publier toutes les cartes que je pourrais établir de ce monde nouveau que nous nous apprêtions à découvrir. C’était là bien plus acceptable, et j’étais satisfait de ces conditions qui me permettraient sans aucun doute d’asseoir ma réputation de cartographe. Mr Martin et Mr Annatar, eux, étaient surtout enclins à accéder aux grimoires de Mr Roslof, je suppose pour satisfaire leur appétit de connaissance en magie.
Une fois l’accord scellé avec Mr Roslof, qui nous promit en outre de ne pas amorcer le voyage vers ses aïeux avant notre retour, notre communauté, forgée sur la perspective d’aventures, de découvertes et de gloire, se mit en route. Et c’est en vérité au pas de charge que je dus rattraper mes nouveaux compagnons ! Pour une raison qui m’échappe encore alors que j’écris ces lignes, ils avaient débuté leur périple sans daigner s’enquérir de plus amples renseignements. C’était faire fi des sages recommandations de ma douce mère, qui se plait à répéter que personne ne peut mourir d’un excès d’informations plus que d’un excès de bière ! Je ne peux que supposer que notre départ rapide, sans une dernière rasade d’ale et assiette de ce velouté exquis, était dû à Mr Annatar. De toute évidence, il n’était guère doté de l’une des rares qualités des sylvains : la patience. Ceci dit, il avait l’air d’un farceur accompli, et serait probablement un compagnon de route appréciable. J’espère que mes lecteurs nains me permettront cette incartade à propos d’un elfe.
Preesmer, monde inconnu, nous voilà ! A moi la promesse de grandes et belles cartes enluminées, qui scelleront à jamais ma valeur aux yeux des miens !
Yann (Lasker)- Gobelin(e)
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Re: Au-delà du Carnaval de Sorcelume [MJ Philippe]
Les trois jours de marche qui nous séparaient du Carnaval de Sorcelume s’écoulèrent paisiblement. Le rythme de nos pas au travers de la campagne verdoyante n’était interrompu que par les pauses pour nous restaurer. Nos nuits de sommeil étaient réparatrices, et la tranquillité n’en fut troublée que par les hululements des chouettes et les épisodiques huissements de Mr Mallory, mon faucon apprivoisé. Nous rejoignîmes ainsi le fameux Carnaval, frais et dispos, en un minimum de temps.
Le Carnaval avait ouvert ses portes pour la soirée depuis peu lorsque nous nous présentâmes au guichet d’entrée. Mr Nicolas Minuit, un gobelin fort jovial, nous y accueillit d’un large sourire qui laissait paraître ses dents jaunes et pointues, et c’est sans hésitation que nous nous délestâmes tous des 8 pièces d’argent requises pour l’accès aux festivités. En échange de ces quelques piécettes, chacun récupérât un carnet de coupons lui donnant droit à 8 attractions, et une paire d’ailes factices, témoignant que nous nous étions bien acquittés des droits d’entrée. Mr Nicolas nous remît enfin un plan du Carnaval, qui, en ma qualité de cartographe, me combla d’émerveillement autant qu’il me rendit fier de ma belle profession.
Et enfin, nous pénétrâmes donc dans le Carnaval. C’est en écrivant ces lignes, à tête reposée, que je me rends compte à quel point nous étions subjugués par la beauté et la magie de l’endroit, jusqu’à presque en oublier les raisons de notre visite !
Aguichés par la promesse d’une nuit de divertissements et d’excitation en tous genres, émerveillés par la prodigieuse féerie de couleurs et de sons, nos pas nous conduisirent presque instinctivement à Calliope. Nous y rencontrâmes Mlle Marigold, une adorable petite gobeline déguisée en coccinelle, et Mr Ernest, son singe parlant et qui n’avait pas la langue dans la poche. Une fois quelques gourmandises et boissons achetées auprès d’elle (mmmmh… Que dire de cette succulente tarte aux pixies ?!), Mlle Marigold nous informa enfin qu’hormis les attractions usuelles, et qu’au vu des lieux je ne saurais qualifier de normales, il fallait rajouter Le Grand Chapiteau, qui se déroulerait dans 4 heures, et Le Couronnement du Monarque, juste avant la fermeture du parc, à la fin de la nuit, dans 8 heures. Ces deux incontournables constituaient les attractions maîtresses du Carnaval, et seraient animés par les maîtres de céans, Mr Sorcière et Mr Lumière. « Excusez du peu ! », susurrai-je dans ma barbe rousse.
Une fois ce rafraîchissement bu, Mr Annatar et Mr Martin décidèrent d’aller à la Gondole aux Cygnes, une attraction qui rappelait à Mr Annatar son passé de marin. Activité qui, de vous à moi, me paraît curieuse, pour un elfe qui présente par ailleurs tous les attributs d’un druide. Mais, me rétorquerez-vous, à chacun le droit de vivre du métier qui lui sied, et ce n’est guère moi qui pourrais faire la leçon à Mr Annatar sur ses activités antérieures.
Chemin faisant, nous récupérâmes habilement auprès d’espiègles écureuils, qui jouaient lestement sur un gigantesque arbre, quelques graines de sycomore et des pissenlits à foison. Ni une ni deux, votre dévoyé serviteur les avala, et s’en trouva l’estomac fort ravi. C’était une myriade de goûts doux et sucrés, comme autant de bonbons caramélisés !
La perspective d’une promenade à dos de cygne sur la rivière nous paraissant moins alléchante que celle d’une bière fraîche, Mr Hargrim et moi choisîmes de patienter. Nous attendrions nos compagnons au Verger Ripailleur. Nul doute que Mr Annatar ou Mr Martin sauraient nous détailler ce qu’ils firent lors de leur escapade navale.
Entretemps donc, au Verger Ripailleur, Mr Hargrim et moi fûmes accueillis avec entrain par la foule des gens présents. Et c’est bien volontiers que nous nous inscrivîmes à un concours de gâteaux féériques. Peu risquèrent la compétition face à deux nains. Seul un barbare, aussi imprudent que son port était gargantuesque, osa relever le défi. Et ici, si je pense pouvoir affirmer qu’en avalant 18 succulents gâteaux à la crème avant de baisser pavillon (une description plus graphique risquerait bien de choquer mes lecteurs), je fis honneur à ma qualité de nain des collines, je dois avouer que les prouesses de Mr Hargrim furent littéralement… renversantes. Mon nouveau compagnon réussit à ingurgiter pas moins de 40, oui, 40, de ces excellents gâteaux pour remporter le concours haut la main. C’était monstrueux, prodigieux, que dis-je, pharamineux !! Mr Hargrim força le barbare à rendre les armes, et il fut récompensé de son exploit retentissant par un précieux gâteau magique… qu’il avala aussitôt ! A peine la dernière bouchée avalée, Mr Hargrim disparut instantanément. De toute évidence, il venait de s’administrer un sort d’invisibilité qui, nous informa-t-on, durerait une bonne heure. Mazette ! Quelle délectation venions-nous de vivre, et quelles rigolades en perspective !
Il n’est pas de rencontre inutile. Le tour de force de Mr Hargrim m’en ferait presque oublier la rencontre avec Mlle Ellywick Grattechambard, une bardesse gnome qui jouait de la cithare à merveille ! Elle nous héla, impressionnée par le prodige accompli par Mr Hargrim. Une discussion fort courtoise et non moins plaisante s’établit avec la petite demoiselle. Elle nous informa que bien que n’étant pas membre du Carnaval, elle y avait découvert des évènements surprenants. Entre autres choses, elle nous chuchota que des enfants étaient régulièrement maltraités ici, en particulier ces petits « resquilleurs » qui pénétraient dans le Carnaval sans payer le droit d’entrée. Elle nous dévoila aussi que les fées n’étaient pas étrangères aux châtiments imposés aux enfants. Mon sang ne fit qu’un tour ! Je trouvais cette nouvelle information rien moins que choquante ! Comment punir des enfants en ces lieux qui, il faut bien en avoir conscience, leur était dédié avant tout ?! Mr Hargrim et moi promîmes dûment à Mlle Ellywick de tirer cette affaire au clair.
C’est à ce moment que nos deux compagnons, Mr Annatar et Mr Martin, nous rejoignirent. Ils nous firent part de leurs découvertes à la Gondole aux Cygnes. Là-dessus, Mr Hargrim, toujours invisible, s’associa à moi pour jouer une bien jolie farce à Mr Annatar. Alors que j’attirai l’attention de compagnon elfe en lui jouant un « tour de magie » de ma connaissance, Mr Hargrim se glissa derrière lui, invisible, et lui calla un tonnelet de bière sur la tête en guise de casque ! Hilare, je pouffai de rire, alors que Mr Annatar goutait lui fort peu la farce, et que Mr Martin se demandait se qui avait pu se passer ici… Sitôt le fou rire terminé et les odeurs de moufette, lancées de rage par Mr Annatar, évacuées, j’informai mes deux compagnons de la condition actuelle de Mr Hargrim. Encore une heure d’invisibilité !
Sur les conseils de Mr Martin et Mr Annatar, nous décidâmes alors d’aller discuter avec la sirène du Lac Hymnargent, Mme Palasha. Nous n’étions pas seuls sur place, la foule était nombreuse et bruyante. Quelques malandrins se prirent d’ailleurs à invectiver la resplendissante Mme Palasha, qui, confrontée à ses insultes, choisit de quitter sa bulle et de s’éloigner de la rive. Mr Annatar eut tôt fait de rappeler les coquins à l’ordre, et, alors que la foule se dispersait en maugréant contre nous, nous rattrapâmes Mme Palasha, qui accepta de nous parler. Hélas, le tact nous fit cruellement défaut. Alors que nous tentions maladroitement de savoir pourquoi elle avait refusé la proposition en mariage d’un certain mime du Carnaval, elle s’offusqua que cette nouvelle fût déjà répandue, et elle nous quitta promptement. Nous eûmes juste le temps de comprendre que ledit mime, un dénommé Piedecire, se trouvait sûrement à la Galerie des Illusions. Mme Palasha nous informa également que des deux gardiens habituels des roulottes du Carnaval, messieurs Tohu et Bohu, seul restait le second. Mr Tohu avait quant à lui disparut sans raison donner. Encore un mystère qu’il nous faudrait investiguer en temps et en heure, assurément.
Nonobstant, alors que nous commencions notre deuxième heure dans le Carnaval, nous rejoignîmes donc la Galerie des Illusions. Un personnage muet poinçonna nos tickets, et nous suivîmes de loin un petit halfelin du nom de Rubin dans le dédale de la Galerie. Nous réussîmes à y trouver notre chemin sans trop de difficultés, non sans y apercevoir une autre petite personne portant un masque à tête de cochon. Mr Rubin, que nous rattrapâmes aisément, nous informa que cette petite personne n’apparaissait que lorsqu’on avait des regrets. C’était clairement son cas, lui dont la demande en mariage à sa dulcinée, effectuée devant une armoire magique à l’entrée de la Galerie des Illusions, avait provoqué l’hilarité de la petite halfeline. Depuis, il broyait du noir… Nous laissâmes Mr Rubin, non sans le réconforter quelque peu, et retournâmes à l’entrée de la Galerie, pour nous entretenir avec le mime Piedecire. Si tant est que nous puissions dire cela, le pauvre bougre ayant perdu l’usage de la parole !
Un échange laborieux s'ensuivit tant bien que mal avec Mr Piedecire. Mais, il faut bien le dire, nous n’apprîmes de lui rien de bien intéressant. En tout cas, nous nous lassâmes de cette tirade, et nous nous convainquîmes que les affaires de cœur de Mr Piedecire n’étaient finalement pas de notre ressort. Nous le quittâmes donc, pour prendre le chemin de la Course d’Escargots !
C'est qu'il n’est pas de joie qui soit vaine !
Car là, mes bons lecteurs, nous étions à l’attraction phare du Carnaval. La course entre 8 escargots géants, chevauchés par des lutins et autres gnomes, allait débuter sous peu. Nous trouvâmes juste le temps de placer nos paris, et c’est le cœur léger que je misais 3 pièces d’or, une somme rondelette, sur l’équipage n°5, celui de Foudrefleur, couleur jaune. C’était pourtant la pouliche avec la plus mauvaise côte, à 4 contre 1 ! Il me faut néanmoins avouer qu’avant cela, j’avais subrepticement réussi à soudoyer tous les autres escargots, me servant pour ce faire de mes talents cachés. Je leur parlai, et leur promis des montagnes de laitue fraîche s’ils ne gagnaient pas la course.
Il faut croire que mes douces paroles trouvèrent écho dans l’esprit de ces charmants géants rampants. La course dura bien une quinzaine de minutes, et l’excitation y était à son comble. Les enfants hurlaient, les adultes autour d’eux tout autant, et une foule en délire jetait des bigorneaux à tout bout de champ ! De virages en lignes droites, d’accident naturels en coup bas prémédités, le nombre de concurrents diminua, et finalement, Foudrefleur franchit la ligne en vainqueur ! Fier d’avoir misé sur le vainqueur, je partis collecter mes gains, 12 pièces d’or, une vraie fortune que je rajoutai le cœur léger à ma bourse ! Mes compagnons, eux, en étaient réduits à se gratter la tête, en se demandant ce qui avait bien pu se passer ici…
C’est sur ces entrefaites que nous constatâmes qu’il nous restait encore une heure d’amusement avant de rejoindre Le Grand Chapiteau et y découvrir les fameux messieurs Sorcière et Lumière. Je dois confesser, non sans un peu de honte coupable, que l’adrénaline de la Course D’Escargots nous avait entraînés bien loin de la raison première de notre présence ici ! Peut-être allait-il être temps d’enquêter sur les évènements louches se déroulant au Carnaval ?
Le Carnaval avait ouvert ses portes pour la soirée depuis peu lorsque nous nous présentâmes au guichet d’entrée. Mr Nicolas Minuit, un gobelin fort jovial, nous y accueillit d’un large sourire qui laissait paraître ses dents jaunes et pointues, et c’est sans hésitation que nous nous délestâmes tous des 8 pièces d’argent requises pour l’accès aux festivités. En échange de ces quelques piécettes, chacun récupérât un carnet de coupons lui donnant droit à 8 attractions, et une paire d’ailes factices, témoignant que nous nous étions bien acquittés des droits d’entrée. Mr Nicolas nous remît enfin un plan du Carnaval, qui, en ma qualité de cartographe, me combla d’émerveillement autant qu’il me rendit fier de ma belle profession.
Et enfin, nous pénétrâmes donc dans le Carnaval. C’est en écrivant ces lignes, à tête reposée, que je me rends compte à quel point nous étions subjugués par la beauté et la magie de l’endroit, jusqu’à presque en oublier les raisons de notre visite !
Aguichés par la promesse d’une nuit de divertissements et d’excitation en tous genres, émerveillés par la prodigieuse féerie de couleurs et de sons, nos pas nous conduisirent presque instinctivement à Calliope. Nous y rencontrâmes Mlle Marigold, une adorable petite gobeline déguisée en coccinelle, et Mr Ernest, son singe parlant et qui n’avait pas la langue dans la poche. Une fois quelques gourmandises et boissons achetées auprès d’elle (mmmmh… Que dire de cette succulente tarte aux pixies ?!), Mlle Marigold nous informa enfin qu’hormis les attractions usuelles, et qu’au vu des lieux je ne saurais qualifier de normales, il fallait rajouter Le Grand Chapiteau, qui se déroulerait dans 4 heures, et Le Couronnement du Monarque, juste avant la fermeture du parc, à la fin de la nuit, dans 8 heures. Ces deux incontournables constituaient les attractions maîtresses du Carnaval, et seraient animés par les maîtres de céans, Mr Sorcière et Mr Lumière. « Excusez du peu ! », susurrai-je dans ma barbe rousse.
Une fois ce rafraîchissement bu, Mr Annatar et Mr Martin décidèrent d’aller à la Gondole aux Cygnes, une attraction qui rappelait à Mr Annatar son passé de marin. Activité qui, de vous à moi, me paraît curieuse, pour un elfe qui présente par ailleurs tous les attributs d’un druide. Mais, me rétorquerez-vous, à chacun le droit de vivre du métier qui lui sied, et ce n’est guère moi qui pourrais faire la leçon à Mr Annatar sur ses activités antérieures.
Chemin faisant, nous récupérâmes habilement auprès d’espiègles écureuils, qui jouaient lestement sur un gigantesque arbre, quelques graines de sycomore et des pissenlits à foison. Ni une ni deux, votre dévoyé serviteur les avala, et s’en trouva l’estomac fort ravi. C’était une myriade de goûts doux et sucrés, comme autant de bonbons caramélisés !
La perspective d’une promenade à dos de cygne sur la rivière nous paraissant moins alléchante que celle d’une bière fraîche, Mr Hargrim et moi choisîmes de patienter. Nous attendrions nos compagnons au Verger Ripailleur. Nul doute que Mr Annatar ou Mr Martin sauraient nous détailler ce qu’ils firent lors de leur escapade navale.
Entretemps donc, au Verger Ripailleur, Mr Hargrim et moi fûmes accueillis avec entrain par la foule des gens présents. Et c’est bien volontiers que nous nous inscrivîmes à un concours de gâteaux féériques. Peu risquèrent la compétition face à deux nains. Seul un barbare, aussi imprudent que son port était gargantuesque, osa relever le défi. Et ici, si je pense pouvoir affirmer qu’en avalant 18 succulents gâteaux à la crème avant de baisser pavillon (une description plus graphique risquerait bien de choquer mes lecteurs), je fis honneur à ma qualité de nain des collines, je dois avouer que les prouesses de Mr Hargrim furent littéralement… renversantes. Mon nouveau compagnon réussit à ingurgiter pas moins de 40, oui, 40, de ces excellents gâteaux pour remporter le concours haut la main. C’était monstrueux, prodigieux, que dis-je, pharamineux !! Mr Hargrim força le barbare à rendre les armes, et il fut récompensé de son exploit retentissant par un précieux gâteau magique… qu’il avala aussitôt ! A peine la dernière bouchée avalée, Mr Hargrim disparut instantanément. De toute évidence, il venait de s’administrer un sort d’invisibilité qui, nous informa-t-on, durerait une bonne heure. Mazette ! Quelle délectation venions-nous de vivre, et quelles rigolades en perspective !
Il n’est pas de rencontre inutile. Le tour de force de Mr Hargrim m’en ferait presque oublier la rencontre avec Mlle Ellywick Grattechambard, une bardesse gnome qui jouait de la cithare à merveille ! Elle nous héla, impressionnée par le prodige accompli par Mr Hargrim. Une discussion fort courtoise et non moins plaisante s’établit avec la petite demoiselle. Elle nous informa que bien que n’étant pas membre du Carnaval, elle y avait découvert des évènements surprenants. Entre autres choses, elle nous chuchota que des enfants étaient régulièrement maltraités ici, en particulier ces petits « resquilleurs » qui pénétraient dans le Carnaval sans payer le droit d’entrée. Elle nous dévoila aussi que les fées n’étaient pas étrangères aux châtiments imposés aux enfants. Mon sang ne fit qu’un tour ! Je trouvais cette nouvelle information rien moins que choquante ! Comment punir des enfants en ces lieux qui, il faut bien en avoir conscience, leur était dédié avant tout ?! Mr Hargrim et moi promîmes dûment à Mlle Ellywick de tirer cette affaire au clair.
C’est à ce moment que nos deux compagnons, Mr Annatar et Mr Martin, nous rejoignirent. Ils nous firent part de leurs découvertes à la Gondole aux Cygnes. Là-dessus, Mr Hargrim, toujours invisible, s’associa à moi pour jouer une bien jolie farce à Mr Annatar. Alors que j’attirai l’attention de compagnon elfe en lui jouant un « tour de magie » de ma connaissance, Mr Hargrim se glissa derrière lui, invisible, et lui calla un tonnelet de bière sur la tête en guise de casque ! Hilare, je pouffai de rire, alors que Mr Annatar goutait lui fort peu la farce, et que Mr Martin se demandait se qui avait pu se passer ici… Sitôt le fou rire terminé et les odeurs de moufette, lancées de rage par Mr Annatar, évacuées, j’informai mes deux compagnons de la condition actuelle de Mr Hargrim. Encore une heure d’invisibilité !
Sur les conseils de Mr Martin et Mr Annatar, nous décidâmes alors d’aller discuter avec la sirène du Lac Hymnargent, Mme Palasha. Nous n’étions pas seuls sur place, la foule était nombreuse et bruyante. Quelques malandrins se prirent d’ailleurs à invectiver la resplendissante Mme Palasha, qui, confrontée à ses insultes, choisit de quitter sa bulle et de s’éloigner de la rive. Mr Annatar eut tôt fait de rappeler les coquins à l’ordre, et, alors que la foule se dispersait en maugréant contre nous, nous rattrapâmes Mme Palasha, qui accepta de nous parler. Hélas, le tact nous fit cruellement défaut. Alors que nous tentions maladroitement de savoir pourquoi elle avait refusé la proposition en mariage d’un certain mime du Carnaval, elle s’offusqua que cette nouvelle fût déjà répandue, et elle nous quitta promptement. Nous eûmes juste le temps de comprendre que ledit mime, un dénommé Piedecire, se trouvait sûrement à la Galerie des Illusions. Mme Palasha nous informa également que des deux gardiens habituels des roulottes du Carnaval, messieurs Tohu et Bohu, seul restait le second. Mr Tohu avait quant à lui disparut sans raison donner. Encore un mystère qu’il nous faudrait investiguer en temps et en heure, assurément.
Nonobstant, alors que nous commencions notre deuxième heure dans le Carnaval, nous rejoignîmes donc la Galerie des Illusions. Un personnage muet poinçonna nos tickets, et nous suivîmes de loin un petit halfelin du nom de Rubin dans le dédale de la Galerie. Nous réussîmes à y trouver notre chemin sans trop de difficultés, non sans y apercevoir une autre petite personne portant un masque à tête de cochon. Mr Rubin, que nous rattrapâmes aisément, nous informa que cette petite personne n’apparaissait que lorsqu’on avait des regrets. C’était clairement son cas, lui dont la demande en mariage à sa dulcinée, effectuée devant une armoire magique à l’entrée de la Galerie des Illusions, avait provoqué l’hilarité de la petite halfeline. Depuis, il broyait du noir… Nous laissâmes Mr Rubin, non sans le réconforter quelque peu, et retournâmes à l’entrée de la Galerie, pour nous entretenir avec le mime Piedecire. Si tant est que nous puissions dire cela, le pauvre bougre ayant perdu l’usage de la parole !
Un échange laborieux s'ensuivit tant bien que mal avec Mr Piedecire. Mais, il faut bien le dire, nous n’apprîmes de lui rien de bien intéressant. En tout cas, nous nous lassâmes de cette tirade, et nous nous convainquîmes que les affaires de cœur de Mr Piedecire n’étaient finalement pas de notre ressort. Nous le quittâmes donc, pour prendre le chemin de la Course d’Escargots !
C'est qu'il n’est pas de joie qui soit vaine !
Car là, mes bons lecteurs, nous étions à l’attraction phare du Carnaval. La course entre 8 escargots géants, chevauchés par des lutins et autres gnomes, allait débuter sous peu. Nous trouvâmes juste le temps de placer nos paris, et c’est le cœur léger que je misais 3 pièces d’or, une somme rondelette, sur l’équipage n°5, celui de Foudrefleur, couleur jaune. C’était pourtant la pouliche avec la plus mauvaise côte, à 4 contre 1 ! Il me faut néanmoins avouer qu’avant cela, j’avais subrepticement réussi à soudoyer tous les autres escargots, me servant pour ce faire de mes talents cachés. Je leur parlai, et leur promis des montagnes de laitue fraîche s’ils ne gagnaient pas la course.
Il faut croire que mes douces paroles trouvèrent écho dans l’esprit de ces charmants géants rampants. La course dura bien une quinzaine de minutes, et l’excitation y était à son comble. Les enfants hurlaient, les adultes autour d’eux tout autant, et une foule en délire jetait des bigorneaux à tout bout de champ ! De virages en lignes droites, d’accident naturels en coup bas prémédités, le nombre de concurrents diminua, et finalement, Foudrefleur franchit la ligne en vainqueur ! Fier d’avoir misé sur le vainqueur, je partis collecter mes gains, 12 pièces d’or, une vraie fortune que je rajoutai le cœur léger à ma bourse ! Mes compagnons, eux, en étaient réduits à se gratter la tête, en se demandant ce qui avait bien pu se passer ici…
C’est sur ces entrefaites que nous constatâmes qu’il nous restait encore une heure d’amusement avant de rejoindre Le Grand Chapiteau et y découvrir les fameux messieurs Sorcière et Lumière. Je dois confesser, non sans un peu de honte coupable, que l’adrénaline de la Course D’Escargots nous avait entraînés bien loin de la raison première de notre présence ici ! Peut-être allait-il être temps d’enquêter sur les évènements louches se déroulant au Carnaval ?
Yann (Lasker)- Gobelin(e)
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Date d'inscription : 26/03/2023
Localisation : Acigné
Re: Au-delà du Carnaval de Sorcelume [MJ Philippe]
Post scriptum
Mr Hargrim m'informe à juste titre que nous n'avons en fait pas payé les 8 pièces d'argent pour l'accès au Carnaval. Mr Nicolas, le guichetier, nous a diligemment offert des entrées gratuites, tout joyeux que Mr Hargrim ait répondu à sa requête en lui déclinant nos noms. Quoi de plus généreux, je vous le demande?
Mr Hargrim m'informe à juste titre que nous n'avons en fait pas payé les 8 pièces d'argent pour l'accès au Carnaval. Mr Nicolas, le guichetier, nous a diligemment offert des entrées gratuites, tout joyeux que Mr Hargrim ait répondu à sa requête en lui déclinant nos noms. Quoi de plus généreux, je vous le demande?
Yann (Lasker)- Gobelin(e)
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